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Lancée récemment par OpenAI, la toute dernière version de l’outil de génération d’images intégré à ChatGPT (GPT-4o) a déclenché une véritable frénésie sur les réseaux sociaux. Des milliers d’utilisateurs partagent désormais des visuels réalisés automatiquement, mais adoptant distinctement le célèbre style graphique du studio japonais Studio Ghibli, à l’origine de films d’animation légendaires tels que Mon Voisin Totoro, Le Voyage de Chihiro ou encore Princesse Mononoké.
Cette tendance, virale et inattendue, n’a pas tardé à attirer l’attention des dirigeants d’OpenAI eux-mêmes. Parmi eux, Sam Altman, le PDG charismatique d’OpenAI, a personnellement commenté ce phénomène, oscillant entre humour et ironie.

GPT-4o et la génération d’images façon Studio Ghibli : Origines d’un phénomène viral
Le mardi dernier, OpenAI annonçait fièrement la sortie de son modèle d’intelligence artificielle multimodal baptisé GPT-4o, affirmant qu’il était désormais capable de produire des images réalistes avec une précision jamais atteinte auparavant. Cependant, à la surprise générale, ce sont les images inspirées par l’univers animé de Hayao Miyazaki, le cofondateur emblématique du studio Ghibli, qui ont particulièrement captivé les utilisateurs.
Rapidement, des visages connus comme celui de Sam Altman lui-même ont été « ghiblifiés », inondant ainsi Twitter (rebaptisé X), Instagram, TikTok et Reddit, créant une tendance virale sans précédent dans l’univers des créations artistiques assistées par IA.

Réaction de Sam Altman, entre ironie et prise de conscience
Sam Altman n’a pas tardé à réagir à cette tendance devenue virale en quelques heures. Sur son compte personnel X, le PDG d’OpenAI a partagé une image caricaturale de lui-même stylisée façon Studio Ghibli, accompagnée d’un commentaire teinté d’ironie :
« Être moi. Passer 10 ans à travailler sans relâche pour développer une superintelligence capable de guérir le cancer ou je ne sais quoi. Pendant les 7,5 premières années, personne ne s’en soucie. Ensuite, pendant 2,5 ans, tout le monde vous critique pour chaque détail. Un beau jour, se réveiller avec des centaines de messages disant : ‘Regarde, je t’ai transformé en personnage mignon façon Ghibli.’ »
Par cette déclaration humoristique, Altman souligne à la fois l’ampleur du phénomène et le paradoxe de la reconnaissance sociale du travail lié à l’IA, soulignant aussi l’aspect imprévisible et souvent léger de la réception publique des avancées technologiques majeures.
Studio Ghibli : une réaction officielle encore discrète, mais une posture claire historiquement
Face à ce phénomène, les représentants nord-américains de Studio Ghibli ont pour le moment refusé tout commentaire officiel. Pourtant, la position historique de Hayao Miyazaki sur l’intelligence artificielle est claire et très critique. En 2016, lorsqu’il a été confronté pour la première fois à une démonstration d’animation créée par IA, Miyazaki a déclaré sans détour :
« Je suis profondément dégoûté. Si vous voulez vraiment créer des choses effrayantes, allez-y. Je n’intégrerai jamais cette technologie dans mon travail. C’est une insulte à la vie elle-même. »
Ces mots traduisent parfaitement l’opposition du célèbre réalisateur japonais à l’usage de l’IA dans le domaine créatif, ce qui laisse présager une potentielle confrontation avec OpenAI ou d’autres sociétés d’intelligence artificielle dans les mois à venir.

L’inquiétude croissante des créatifs face à l’IA et aux questions de droits d’auteur
Cette situation soulève une préoccupation de plus en plus présente chez les artistes, créateurs, et ayants droit du secteur culturel et artistique, notamment concernant les droits d’auteur et l’utilisation de leurs œuvres pour entraîner des intelligences artificielles.
Récemment, une coalition regroupant plus de 400 professionnels du cinéma, acteurs, musiciens et autres créateurs américains a officiellement interpellé l’administration américaine pour dénoncer les tentatives d’OpenAI et de Google visant à assouplir ou supprimer les protections des œuvres protégées par le droit d’auteur dans le cadre de l’apprentissage automatique des modèles IA.
Cette contestation atteint actuellement son point culminant avec une récente décision judiciaire aux États-Unis autorisant le journal New York Times et d’autres groupes médiatiques à poursuivre en justice OpenAI et Microsoft pour usage abusif présumé de leurs contenus protégés dans la formation de ChatGPT. Cette affaire pourrait redéfinir les limites légales de l’usage des œuvres artistiques dans le domaine technologique.
Images générées par IA : Quelle place pour l’éthique artistique ?
Si beaucoup d’utilisateurs sont fascinés par la facilité avec laquelle GPT-4o reproduit le style Ghibli, d’autres expriment des préoccupations profondes sur l’éthique de ces pratiques. Des personnalités comme Zelda Williams, fille de Robin Williams, ont récemment critiqué ces créations, dénonçant une banalisation des efforts créatifs humains et une forme d’exploitation sans consentement du patrimoine artistique.
Cette question éthique devient de plus en plus pressante au fur et à mesure que l’IA se développe. Quel équilibre trouver entre l’innovation technologique et le respect dû aux œuvres originales ? Comment protéger les créateurs tout en permettant une innovation bénéfique pour la société ?
Perspectives futures : entre régulation nécessaire et innovation continue
La rapidité d’évolution des intelligences artificielles multimodales comme GPT-4o ne montre aucun signe de ralentissement. Face à cette évolution fulgurante, plusieurs voies se dessinent :
- Renforcement de la législation : pour encadrer clairement ce qui constitue une violation du droit d’auteur et ce qui relève du fair use (usage équitable).
- Collaboration entre IA et créateurs humains : plutôt qu’un remplacement, une complémentarité où l’IA assiste les créateurs en leur permettant d’aller plus loin dans leurs visions artistiques.
- Développement d’outils de protection des œuvres : techniques avancées pour empêcher l’entraînement des IA sur des contenus protégés sans autorisation explicite.
Conclusion : Un débat loin d’être terminé
La réaction humoristique de Sam Altman face au phénomène Ghibli de GPT-4o ne masque pas la complexité et l’importance du débat sous-jacent. L’usage de l’IA dans la création artistique soulève des enjeux majeurs de société : droits d’auteur, éthique, respect du travail humain, et régulation nécessaire de l’innovation technologique.
Au-delà du buzz, cette question impose une réflexion profonde sur l’avenir de l’art, de la culture et du travail créatif à l’heure où l’intelligence artificielle devient omniprésente.
FAQ – Questions fréquentes sur l’IA et la créativité artistique
- Pourquoi l’usage de l’IA dans l’art suscite-t-il autant de controverses ?
Car l’IA utilise souvent des œuvres protégées pour son apprentissage, soulevant des questions de propriété intellectuelle et d’éthique artistique. - Studio Ghibli peut-il légalement agir contre OpenAI ?
Oui, en théorie, mais les procédures légales restent complexes et incertaines dans le domaine de l’IA. - Les images générées par IA sont-elles protégées par les droits d’auteur ?
La question reste actuellement ouverte et dépend fortement des juridictions nationales. - Quelles solutions possibles pour protéger les créateurs originaux ?
Une réglementation claire, des systèmes de protection technologique des œuvres, et une sensibilisation accrue au respect de la propriété intellectuelle. - Quel avenir pour les artistes face à l’IA ?
Un avenir où l’IA peut être utilisée comme outil complémentaire, mais qui nécessite une régulation stricte et une vigilance continue pour préserver le rôle essentiel des créateurs humains.